POSITIONS. Le parti architectural du maître d’ouvrage

Jacques Sinizergues

p. 182

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Jacques Sinizergues, « POSITIONS. Le parti architectural du maître d’ouvrage », Cahiers RAMAU, 5 | 2009, 182.

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Jacques Sinizergues, « POSITIONS. Le parti architectural du maître d’ouvrage », Cahiers RAMAU [En ligne], 5 | 2009, mis en ligne le 10 octobre 2021, consulté le 31 octobre 2024. URL : https://cahiers-ramau.edinum.org/438

La rubrique « Positions », qui court tout au long de ce Cahier, rapporte des propos tenus par des praticiens ou des chercheurs au cours des journées Ramau consacrées au thème de la qualité, les 31 mars et 1er avril 2005.

Si vous le permettez, je vais intervenir un tout petit peu en tant que maître d’ouvrage privé. C’est vraiment traditionnel en France, on sépare la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. C’est une notion qui m’ennuie un peu, et qui n’existe pas dans pas mal de pays étrangers, où les notions ne sont pas aussi nettes que ça. Si vous voulez, autrefois, à l’Ecole des Beaux-arts, on défendait une grande idée, qui était qu’il fallait un parti sur un projet, je n’en entends plus tellement parler chez les architectes, mais enfin le parti, c’était clair, c’était une synthèse de toutes les contraintes que rencontrait l’architecte, une synthèse orientée, une synthèse sur laquelle il y avait une orientation, un choix qui avait été fait. Finalement, notre processus global, c’est la même chose. Donc je défends tout à fait l’idée qu’il y a un parti de maîtrise d’ouvrage, comme il y a un parti de maîtrise d’œuvre, et finalement, il n’y a pas de différence entre les deux, parce que le parti de la maîtrise d’ouvrage inclut la partie architecturale, la qualité architecturale, dans ses contraintes ou dans ses données.

Il y a quelques années, j’avais rencontré un maître d’ouvrage public, très célèbre parce qu’il avait fait énormément de concours et commandé beaucoup de très beaux ouvrages, et qui me disait que, premièrement, il n’intervenait jamais dans les jurys, alors peut-être que la formation des jurys était telle qu’il n’avait pas beaucoup de possibilités d’intervenir, s’il y avait des règlements qui s’y opposaient, et qu’ensuite il n’intervenait absolument pas auprès des architectes lors de la réalisation de ses projets. C’est une notion qui me choque beaucoup, et que nous n’appliquons absolument pas. Nous sommes aussi partie prenante de l’architecture que l’architecte. De même l’architecte est aussi partie prenante en fait de la programmation que nous le sommes. Cette séparation entre d’un côté la programmation que l’on remettrait à l’architecte qui ensuite réaliserait l’opération, ne nous convient pas vraiment quand on voit les difficultés que nous avons à bâtir des projets.

Jacques Sinizergues

Directeur Études et Produits, SEFRI-CIME, Paris.

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